BURN, 2011
performance (14 sept. 2011)
437 photocopies n/b format A4
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Les "burns" sont les traces de pneus laissées délibérément sur l’asphalte par les roues arrière des motos ou des scooters, une modalité de marquage d’un territoire urbain se perpétrant généralement dans des compétitions collectives et assimilée, à l’instar du tag, à une forme de vandalisme.
Le burn ici est l’empreinte d’un incendie criminel d’un parc de stationnement pour deux-roues dont l’artiste a été le témoin accidentel. Une des photographies prise durant l’évènement a été reproduite sur une photocopieuse, la copie obtenue servant d’originale pour la reproduction de la suivante, et ainsi de suite jusqu’à effacement complet du motif. L’impression, réglée de manière à ce qu’il y ait le moins de déperdition d’informations possible (afin de produire la trace la plus longue), aura nécessité 437 tirages successifs avant que l’image ne soit totalement "brulée" (avant obtention d’une feuille blanche). Les photocopies ont alors été déposées anonymement dans les boîtes aux lettres des immeubles de la rue, depuis l’origine de l’incendie jusqu’à épuisement du stock quelques numéros plus loin, pour constituer un burn à l’échelle de la rue.
Ce travail de détournement est une forme de "récupération", l’appropriation d’un acte de vandalisme dans le but d’en donner une restitution subjective: exploration du fantasme, évocation de l’occultation et de l’amnésie, mais aussi de la surenchère, qui entoure les accès de violence d’une génération qui, faute de ne pouvoir s’inscrire dans le groupe et prendre part à la construction sociale, s’illustre par sa destruction.
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Photos:
1-3. format d’exposition: la série de photocopie reliée sur cimaise, liste de diffusion des riverains de la rue (transfert sur mur)
4. détail d’une des photocopies de la photo prise la nuit de l’incendie (1 juil. 2011, 4:12, Paris)
